La crise sanitaire a fait apparaître tout un nouveau champ lexical. Ces nouveaux mots sont venus désigner des nouvelles choses mais aussi des nouvelles situations inédites qui n’étaient jusqu’alors jamais arrivées. Cet enrichissement si rapide, en à peine plus d’un an, montre la force de la langue française, son adaptabilité mais aussi sa complexité. En effet, les nouveaux mots ne s’imposent pas de facto. Ils sont souvent mis à l’épreuve du quotidien de ceux qui les emploient et qui les relaient, puis s’inscrivent (ou non) dans l’histoire et dans le dictionnaire !
Chaque année, des dizaines de nouveaux mots apparaissent dans nos dictionnaires, venant enrichir mais aussi complexifier la langue. Plus que jamais, afin d’être de son temps, il faut se tenir au courant des évolutions lexicologiques (la lexicologie étant la science des mots). Mais pour cela, déjà faut-il connaître la lexicologie existante. On ne peut donc qu’encourager les Français à s’exercer, notamment en orthographe. L'étude de l’orthographe peut être rébarbative, je vous le concède. C’est pour cela que OrthographIQ délivre une formation ludique, loin de la formulation parfois (souvent) barbante du Bescherelle. Ces cours en ligne s’adapte à vos besoins en vous envoyant, chaque jour, un nouvel exercice qui vous prend seulement 15 minutes. Un algorithme permettra ensuite de repérer vos lacunes et vous les fera travailler les jours suivants. Pratique n’est-ce pas ?
Maîtrisez l’orthographe, vous maîtriserez les mots et maîtriserez donc cette si belle langue qu’est le français !
Les nouveaux mots liés à la pandémie du Coronavirus
Les nouveaux mots français
De nombreux mots « savants » et tout leur cortège ont fait leur entrée dans le dictionnaire depuis 2020. On observe une sorte de progression, comme si le mot « coronavirus » avait engendré des enfants puis des petits enfants. On retrouve ainsi “coronavirus” puis “déconfinement” pour passer ensuite à “téléconsultation”. Toujours dans cet aspect chronologique, en 2021, “antivaccins” et “antivax” entrent dans le dictionnaire.
Des mots français dont la sémantique évolue
Il faut néanmoins rappeler que certains mots ne sont pas véritablement nouveaux. Contrairement aux mots précédemment cités, qui étaient des néologismes avant d’entrer dans le dictionnaire, le mot « déconfinement » existait déjà. Depuis le XVe siècle, ce dernier a désigné successivement « l’enfermement pénal », « la vie monastique », puis enfin « l’interdiction faite à un malade de quitter sa chambre ». Le mot n’est entré dans le langage courant, concernant uniquement des mesures sanitaires, en 2020.
Cette évolution est un bel exemple de la capacité de la langue française à se réinventer.
Des mots qui font débat
L’entrée d’un mot dans le dictionnaire n’est pas une simple formalité. Il est le résultat d’un débat intense, normalement entre lexicologues et linguistes, mais aussi parfois au sein même de la société. Ainsi le mot « Covid » a suscité un débat réel pour savoir s’il était féminin ou masculin. Acronyme de « Coronavirus disease », l’Académie Française a recommandé l’utilisation du féminin car « disease » se traduit par le mot féminin « maladie ». Mais la décision ayant été tardive, le masculin l’avait emporté dans les conversations quotidiennes des Français. Le dictionnaire Le Robert a ainsi décidé de laisser le choix : on peut dire « le » ou « la » Covid. Une décision qui traduit un choix impossible entre rigueur lexicale et réalité sociale.
Des nouveaux mots qui traduisent une nouvelle société
Des nouvelles pratiques
L’objectif du dictionnaire n’est pas d’être un vieil ouvrage poussiéreux qui regroupe des mots dont on ne se sert plus. Il compte refléter la société et sa langue telles qu’elles sont en l’état actuel.
Les nouveaux mots décrivent donc de nouvelles pratiques dans des domaines aussi divers que la gastronomie, le sport ou la politique. On retrouve donc pour la première fois des mots tels que « Bao » (« brioche farcie cuite à la vapeur ») ou « fentes » (qui « permettent de travailler le renforcement musculaire »). En ce qui concerne les pratiques politiques, on peut aujourd’hui parler sans néologisme de « déconsommation ».
L’ère du digital
On parle de génération Y voire maintenant de génération Z. Celles-ci sont souvent associées à l’ère du digital. N’oublions pas que la génération Y a été nommée comme telle car les écouteurs des adolescents formaient la fameuse lettre. Or avec cette ère du digital viennent les mots qui la décrivent. Dernièrement, on a donc vu apparaître « VPN » (« système permettant une activité en ligne privée et sécurisée »), « vlog » (« blog dont le média est la vidéo ») ou encore « fintech » (« start-up (…) qui utilisent les nouvelles technologies pour proposer des services bancaires et financiers performants).
Une anglicisation dangereuse pour la langue française ?
On le remarque depuis le début de cet article, de très nombreux nouveaux mots sont en fait d’origine anglaise. Alors, l’anglicisation est-elle dangereuse et à même de dénaturer la belle langue de Molière ?
La réponse peut paraître peu objective et quelque peu abrupte, mais non. La force de la langue française est justement de faire entrer ces mots dans le dictionnaire. Ainsi, la langue s’approprie des mots bel et bien utilisés par les Français. Parler de “franglais” est donc un non-sens. Si les mots sont bien dans le dictionnaire, on parle bien français et rien d’autre. Les mots ont simplement une origine, diverse et variée !